mercredi 26 février 2020

«  Un anniversaire pas comme les autres » raconté par Jules


Exercice d’école le lendemain de son anniversaire. 

Thème de la rédaction pour Jules : « Un anniversaire pas comme les autres. »


Page blanche, une heure devant lui, assis à la table du carré. 


- Je fais ce que je veux maman ? 

- Oui, du moment que tu respectes la consigne et le thème du titre
- Je suis pas obligé de parler de mon anniversaire alors
- Ben ......il me semblait que si mais après tout, c’est à toi de voir.  
- Ok. 

Rédaction Jules TOUPY 11 Février 2020, quelque part entre St Kitts et les iles Verges Britanniques.


Un anniversaire pas comme les autres.  



Nous sommes en 1798, le 13 août 1798. 
La frégate « La Fraternité » file toutes voiles dehors sur l’océan Atlantique au large de la Martinique à 4 noeuds. Sur la dunette, l’aspirant Duvallon se demande s’il pourra passer son prochain anniversaire avec sa famille, car aujourd’hui, il fête ses 15 ans.
- « Alors Aspirant Duvallon, c’est aujourd’hui que vous fêter vos 15 ans? ».
- « Oui Commandant, c’est aujourd’hui. »
- « Alors, je vous souhaite un bel anniversaire ». 
Le Capitaine George Laclos du haut de ses 31 ans était un marin extraordinaire, quasiment toutes ses prédictions se réalisaient. Il était aussi bon marin que combattant acharné. Il a juste le temps de finir sa phrase, que la vigie se fit entendre « Eh oh en bas, voile à bâbord ». 
Sur la dunette le Capitaine prend rapidement sa lunette. «Quel pavillon ? » crie le Capitaine. «  Pavillon rouge, c’est l’ Union Jack!!! ». Une boule au ventre se forma dans l’estomac de Duvallon : il ne voulait pas mourir le jour de son anniversaire et surtout aussi loin de sa famille et de sa forêt de pins natale. Mais il avait confiance en « La Fraternité », cette frégate de 44 canons de 18 livres et les 2 de chasse et les 2 de retraites étaient des 12 livres. Le Capitaine George continua : «  Il est de quel type ? ». La vigie répondit que c’était une frégate d’à peu près 50 canons, cette nouvelle classe de grosses frégates tout fraîchement sorties des chantiers navals de Porthmouth. Le Capitaine sonna le branle-bas-de- combat et 3 minutes 38 secondes après le navire était prêt à faire face à l’attaquant. L’Aspirant Duvallon était fièrement posté à côté du Capitaine et de son troisième lieutenant.
 La voile ennemie grossissait très vite et le jeune garçon se dit qu’ils se croiseraient dans moins de 8 minutes. 
- « Monsieur Duvallon, allez demander au lieutenant en second Martin Dupuis si le gaillard avant est prêt à faire mouche et si tribord est en batterie ». Il descendit dans le pont de batterie à toute vitesse, posa sa question au chef en second, canonnier qui lui répondit affirmativement. Puis il partit vite sur le gaillard avant. Quand il passait devant chaque pièce de 18 livres et son équipe, il voyait des visages en même temps inquiets et confiants. Une bouffée de courage remonta en lui. Il arriva au gaillard avant. Il vit que la frégate ennemie avait parcouru beaucoup plus de chemin qu’il ne le pensait et ils allaient se rencontrer dans 4 minutes. Il se dit : « Combien de morts va procurer cette bataille inattendue, surtout que « La Fraternité » avait déjà enduré plusieurs batailles dans les 3 mois derniers et la frégate avait enduré plus d’une pleine bordée du 74 canons ». 
Pendant ce temps, le garçon avait déjà rapporté la réponse au Commandant et été retourné à sa place. 3 minutes après, la tension était à son comble, la frégate anglaise était à moins d’une centaine de brasse. 
Le Capitaine rugit de sa voix grave : «  Bord à bâbord toute, tribord en batterie prête à faire feu! » Pendant que le canonniers attendaient les ordres, les gabiers et les fusilleurs montaient dans la mâture. «  Ah mon Commandement, feu pour La Fraternité et la France!! ». 20 canons de 18 livres hurlèrent la mort sur la proue de l’anglais. Tout un déluge de plomb s’abattait sur les deux ponts. Le Commandant enchaina rapidement : « Canons de retraite à mon commandement, feu ! ». Les douze livres déversaient leurs projectiles sur le pont de batterie ennemie. On ne voyait plus le gaillard d’avant à cause de la fumée. Quand elle se dissipa enfin, Jacques Duvallon vit avec effroi que les deux dunettes étaient au même niveau et que l’anglais s’apprêtait à faire feu de ses caronades ?????. Il cria «  Attention, caronades!! ». Une bonne centaine de billes de métal déchiquetèrent la dunette. Pendant ces tirs, le 3ème lieutenant fut fauché et son corps tomba à l’eau dans un grand bruit. Le Capitaine fut touché à l’épaule et Jacques ressentit une douleur fulgurante au tibia droit. 
Un peu après, le Capitaine reprit les choses en main. «  Lieutenant Henri, ordonnez les deux bords en batterie, nous devons détruire son gouvernail. Aspirant Duvallon veuillez me rapporter le nombre de morts et de blessés. » Jacques descendit par le grand escalier et couru jusqu’à l’infirmerie. « Docteur, pouvez vous me donner le nombre de morts et de blessés ? » ! «  Bien sûr, jeune homme, il y a eu 4 morts et 3 blessés dont un risque fort de rejoindre les premiers »





Notre grand Jules semble trouver son inspiration dans ses lectures (plus que dans son voyage qui lui parait d’une banalité édifiante!!), et il a plongé avec délectation dans la trilogie de Fabien Claw dont il a lu deux fois les trois premiers tomes, et est impatient de lire le quatrième. (Un colis en arrivant à New-York?)

    https://www.editionspaulsen.com/authors/c/fabien-clauw.html



Anecdote qui vaut le détour : Fabien Claw est un marin rochelais dont Christophe a fait la connaissance lors du premier voyage. Les deux marins et leurs bateaux alors en escale à Saint-Martin Antilles, en attente d’une fenêtre météo propice à traverser l’atlantique pour retrouver leur port d’attache commun La Rochelle. C’est donc avec l’emotion d’une veille de Transatlantique qu’ils ont sympathisé. Fabien Claw avait profité de son voyage tropical pour écrire son premier roman, « pour les trois couleurs », l’histoire de Gilles Belmonte, Commandant d’une Frégate sous la Révolution. 
Depuis 2 nouveaux episodes sont sortis, Christophe et moi même les avons dévorés et sur ce voyage nous avons été heureux de pouvoir permettre a Jules de rentrer dans cet univers. Il n’y a pas eu besoin d'insister, les 3 ouvrages ayant été dévorés en quelques jours. 

Mais l’histoire ne s'arrête pas là. Aux Iles vierges, devant une petite marina tranquille mais très fréquentés par des bateaux de charter ou des bateaux américains, nous apercevons un pavillon français. Comme souvent, après un grans salut de loin, la conversation s’engage et nous voilà invités à déjeuner :  ils sont rochelais, fort sympathiques, et nous sommes ravis de partager nos expériences de voyages mais aussi nos connaissances communes à La rochelle. C’est là que rapidement la conversation tourne autour de Fabien Claw : notre hôte est non seulement le parrain de coeur et mentor de navigation de Fabien Claw mais il a en plus largement inspiré à la fois les personnages de Gilles Belmonte et Jean Duval, la preuve en est, il se prénomme Jean-Gilles....!!!! 

Quelle belle coïncidence pour Jules que de se retrouver accueilli sur le bateau du capitaine  qui a inspiré son héros Gilles Belmonte!!! 

Forcement, cela nourrit l'imagination !  

Bonnes lectures à toutes et tous.