vendredi 22 mai 2020

Le livre de la Jungle version Floride

 Nous nous étions arrétés là:

La Floride Etape 2, 
de Miami à Saint Augustine, 
aura donc été pour nous 
- les bien nommés Mowgli -
une drôle de jungle...

Mais quelle jungle ?? 



Celle d'abord des grattes-ciel de Miami aux pieds de notre bateau... quel spectacle incroyable ! 
A chaque heure de la journée et de la nuit, un éclairage différent, un nouvelle ambiance, un tableau qui prend forme sous nos yeux. 
Bien sûr, nous avons tous été baignés depuis notre enfance de photos clichés de ce type sur papier glacé, alors, pas de surprise me direz vous devant ces grattes ciel....

Et puis, cela ne symbolise a priori pas les valeurs auxquelles nous sommes attachés, n'est-ce-pas  ?(comme la mesure, la sobriété et la parcimonie par exemple) .....

et pourtant, je vous assure c'est beau, ...impressionnant, ....presque émouvant... 



Autre jungle, qui nous émeut moins, nettement moins mais qui fait aussi partie du décor: 

Celle du va-et-vient des yachts de luxe, des jets-ski et autres vedettes à moteur pour la balade ou la pêche... toute une industrie ici,  quelle fureur  ! 


Des va-et-vient permanents d'engins flottants de toute nature, au cœur d'une société du loisir, avec un climat propice toute l'année et une côte façonnée de canaux, iles artificielles et villa grand standing les pieds dans l’eau.
 
La Floride est un monde à part, tournée vers la mer et les sports nautiques comme une seconde nature. Le tout dans le luxe (voire grand luxe) ou tout du moins le clinquant et l'insouciant. 
De quoi vous donner le vertige.... 



Et le COVID dans tout ça ? 
Sacré jungle a lui tout seul qui nous plonge aussi dans de drôles de paradoxes.
..quelle frustration encore et toujours pour nous...    dur dur! 

Prenant notre courage à deux mains et avec toutes les précautions requises, nous avons donc décrété notre "déconfinement" à nous et nous nous sommes autorisés nos premières sorties à terre en famille. Au programme la célèbre Miami Beach et sa Miami Beach Avenue bordée de cocotiers et d'immeubles art-deco. Toute une époque, tout un style. Équipés de nos trottinettes et vélos pliants, à nous l'exploration de la ville et du bord de mer.







Nous n’y avons malgré tout pas croisé les deux inspecteurs, Sonny Crockett et Ricardo Tubbs, sont ils à la retraite ou juste confinés

Aucun touriste évidemment... - avec nos bateaux, nous sommes bien les seuls à rouler notre bosse avec notre maison sur le dos. Tout est fermé, « lock down » sur les centaines d’hôtels, restaurants, boites de nuits, musées, shopping.... ambiance étrange de ces lieux mythiques, réputés pour leur frénésie, actuellement calme, si calme, quasi morts.

Tout est fait pour bouillonner ici de vie, de musique, de couleur, de fête et de farniente, de consommation excessive...et nous le découvrons silencieux et désert.... 

Nous sommes donc en plein ambivalence des sentiments : privilégiés, nous le sommes assurément, quelle aubaine de nous promener sur et avec Miami Beach boulevard pour nous tout seul....Et en même temps, cela manque cruellement d’authenticité. Nous avons l’impression d'être dans un magnifique décor de cinéma au scénario douteux  : nous fuyons les gens! 

Est-ce pour apprendre la peur de l’autre à nos enfants que nous sommes partis en voyage? 

Ce paradoxe, sournois, plane au dessus de nous à chaque nouvelle sortie à terre et terni malgré nous les joies de la découverte et de l’aventure. Il me vaut de sacré tourments intérieurs et autres réflexions philosophiques sur  «le pourquoi du comment ». Chris fidèle, à son habitude, plus pragmatique, trouve les mots pour me rassurer en me rappelant que nos enfants .... grandissent (c’est peu de le dire)  .... et sont largement assez matures pour comprendre la situation et son côté hors du commun. Évidemment. Il a raison.

D’ailleurs, si dans l’histoire, il y en a bien 2 qui sont zens, sereins et épanouis, se sont eux !!!! Ils ne se plaignent de rien, si ce n’est que les journées sont trop courtes. Ils dévorent leurs livres (Jules après s’être régalé de la série des Malaussene de Pennac, a attaqué son premier  Balzac, à la grande fierté de sa mère), ils jouent des heures ensemble, sont friands de partie de carte en famille, trouvent toujours que le repas servi est délicieux, et ne réclament jamais à aller à terre. N’allez pas me dire que j’ai malgré moi des enfants ...casaniers !!!! car vous auriez raison et j’en serais malade!!!!

Dernière « jungle » et pas des moindres,
                                                            nous nous sommes offerts une belle virée lors de notre escale de St Augustine. Petite ville charmante, mouillage très agréable devant la vieille ville, réputée pour être la plus ancienne des États-Unis, après avoir sillonné les ruelles «  historique » (tout est relatif ici, l’histoire commençant au XVIIe siècle avec une occupation espagnole), nous avons franchi le pont et exploré l’autre côté de l’île. Nous sommes allées à la rencontre des petites bêtes de Floride que nous n'avons pas eu la chance de voir en milieu naturel, Jules ayant dit dit: «  Tiens, nous avons vu des tortues, des raies, des dauphins, des requins, toute sorte de poissons et d’oiseaux, mais nous n’avons pas vu d’Alligator... mais où sont les fameux crocodiles de Floride? ».
Il y en a pourtant sûrement eu sur notre route, mais ils s'étaient bien cachés (même à Cuba, ils sont présents dans certaines Cayes) alors c’est dans un parc animalier que nous sommes allés les découvrir grandeur nature.... quel bon moment Après tant de jours à bord! Et après tout, cela nous allait bien ainsi, de voir ces mastodontes derrière une vitre plutôt que depuis notre petite annexe !!!!! 

Au milieu de toutes ces jungles animales, architecturales, virales, et autres, nous avons nos bulles d’oxygène, nos moments de liberté et de sérénités loin de la furie du monde : en mer, toutes voiles dehors. Deux belles navigation au compteur, Miami- St Augustine, puis St Augustine- Norfolk.  Une pêche fructueuse qui nous a régalé de bonites et dorades, cuisinées à toutes les sauces,  ou dégusté en sashimis, les meilleurs du monde pour nous, celle de notre poisson juste pêché.


Navigation tranquille ? Vite dit ! 

Là encore, la Floride nous offre son petit extra : le Gulf Stream, unique au monde, ce courant qui régule notre climat et qui dans cette région est ultra puissant, allant, comme un tapis roulant nous permettre de faire des records de vitesse : des heures à 10-11 nœuds au travers avec 10 nœuds de  vent. Vous y croyez ???? A faire pâlir de jalousie tous les plaisanciers. 
Sauf que quand il s’agit de sortir du dit tapis roulant, que le vent refuse et qu'il faut mettre le cap à 90° à l’ouest,   et bien c’est une autre histoire. On en a un peu bavé, on s’est senti une fois de plus bien petit face aux éléments, et on a réalisé avec la T° de l’eau qui inexorablement diminuait passant de 28° à 18° en moins de 24h qu’une page était en train de se tourner pour nous....une fois franchi le terrible Cap Hatteras, impossible de faire marche arrière, nous laissons derrière nous les Caraïbes, sa mer chaude et poissonneuse. 

Petit quart d’heure de nostalgie... comme nous avons été heureux sur notre Mowgli à voir nos enfants plonger dans les eaux turquoises, à naviguer torse nu dans les alizés, à nous cacher dans la mangrove, à chasser la langouste dans les barrières de corail.... 

Mais une nouvelle étape (et dernière étape) de notre voyage s’ouvre à nous et nous ravit aussi :  la côte Est des États-Unis, avec son histoire, et ses capitales mythiques. Et puis, aucune question à se poser: la saison des cyclones arrive sur les Antilles. La saison des cyclones et des tempêtes tropicales  dites vous??? Tiens tiens, on en reparlera...! 


L'entrée dans Miami







les premiers ponts, nous avons 19.30m de tirant d'air, pour passer sous des ponts à 19.80m
les autres ponts s'ouvrent, c'est moins stressant
"petite marina" pour "petites vedettes"... au coeur de Miami
 Deux (?) Mowgli à Miami


La nuit étend son manteau sur la ville

 frénésie de moteurs
 
 


 On quitte Miami, cap vers le nord...

Miami Beach "Lock-Down"
Cap au Nord


Saint Augustine: plus vieille ville des états-Unis 
Mowgli au pied du "Lions Bridge"


coté pile: "were there is no vision, the people will Perish" coté face: "HOPE"


 Saint Augustine -visite du phare-

la récompense après l'ascension du phare




Saint Augustine -Crocodile Farm-
mignons petits bébés
SOURIRES AVEC!
SOURIRES SANS !



"mal bouffe" et Sodas à volontée, américan way of life...

par ce qu'il y a aussi ça sous le tapis???!!!