mardi 30 juin 2020

EPISODE 2 : « Un bol de nature avec les chutes du Potomac et une navigation au bord des champs »


Le lendemain de notre virée à Washington, nous avions devant nous une belle journée à occuper.

Inutile de penser retourner en ville. En temps habituel, il est possible de passer des semaines à Washington tant ses nombreux musées gratuits sont riches et diversifiés. Mais inutile de préciser que dans cette grande ville démocrate et bureaucratique, tout est absolument fermé (même le Starbuck Coffee) et les recommandations sanitaires suivies à la lettre. De plus, les troubles de la nuit, ont transformé la ville en bunker et le couvre-feu dure toujours. Bref, la question ne se pose même pas. 

Pour autant, nous avons toujours la voiture de location avec laquelle mon frère nous a rejoint et comptons bien en profiter pour faire une activité qui sort de l’ordinaire de notre vie de marins. Mais cela relève un peu du challenge : comment trouver à moins d’une heure de voiture, quelque chose d’ouvert malgré le COVID, qui satisfasse petits et grands, quand on ignore tout du coin ? 
Notre « ami » GOOGLE indique à 15 min de Washington un parc avec des cascades.... Pourquoi pas ? Il semble y avoir des chemins de randonnée et nous décidons donc d’aller y pique-niquer, un peu sceptique sur l’intérêt du lieu mais bien décidés à changer d’air en marchant près d’une rivière et surtout nous dégourdir les jambes, nous n’avons pas randonné depuis la République Dominicaine en Février.



Les Américains ne laissent rien au hasard....une cascade ? des chemins de rando ? Faisons-en un parc bien sûr ! Avec entrée payante, un centre de visite, un immmmmmense parking, et une aire de pique-nique digne de ce nom (un barbecue par table disponible). 

Petite frayeur en arrivant : Panneau Alerte COVID! le parc ne serait-il pas fermé ?? Ouf, non. Seul le centre de visite est fermé mais le site reste accessible et même gratuit en cette période. On s’épargnera donc les 20 dollars de frais de parking ! 

Le pique-nique est un sport national ici. Les américains sont d’ailleurs ultra-équipés pour cela. Des typique « panier en osier mégas glacières et nappes colorées » en passant par le petits barbecues portatifs, il y en a pour tous les goûts. D’ailleurs, beaucoup d’endroits sont spécialement conçus pour des pique-niques géants, avec tables en bois et barbecues en dur que l’on réserve en ligne pour se retrouver en famille ou entre amis le week-end. 

Heureusement pour nous, nous sommes lundi et, malgré un temps magnifique, le parc n’est pas trop fréquenté. 


Nous allons donc pouvoir nous régaler de cette belle surprise : le site est absolument génial. Les cascades sont en fait des rapides, très spectaculaires qui débouchent ensuite sur des gorges encaissées. Tout le long, serpentent plusieurs chemins, au beaux points de vue, tantôt dans les rochers, tantôt dans les sous-bois. On y trouve les même les vestiges d’un ancien canal à écluse, construits à l’initiative de Washington en personne afin de permettre aux barges fluviales d’éviter ces impraticables rapides. 





 
Contrastant avec la veille, ce fût donc une journée d’une douceur et d’une simplicité absolument délicieuse, nous laissant flâner, animés seulement par le plaisir de la marche et de la contemplation. Seule Clarisse s’est offert le luxe de l’aventure, la pauvre puce, en mettant le pied dans un nid de guêpes qui l’ont aussitôt attaquée, lui valant une belle frayeur et une bonne dizaine de piqûres sur les jambes. Mais notre belle Clarisse au coeur tendre en a vu d’autre, et après quelques larmes vite séchées, elle se désolait d’avoir abîmé, malgré elle, le nid des guêpes.... !!! 



 C’est donc enchantés de cette journée que nous sommes rentrés sur Mowgli pour nous préparer à entamer la navigation nous permettant de rejoindre New York. 


Au programme 4 jours sur l’eau. Une première pour mon frère Jonathan avec un cocktail de choix : remontée de la Baie de Chesapeake comme mise en bouche, puis passage du canal reliant la baie au fleuve Delaware, descendre celui-ci et enfin 24 h en pleine mer avant l’arrivée mythique tant attendue. 

Et nous allons avoir, sur ces 4 jours un condensé d’expériences de navigation : trop drôle ! 

contrôle en cours...
Comme si le hasard et les éléments s’étaient combinés pour offrir à Jonathan la vision la plus complète possible de la vie en mer. Chouette! 
Sans toutefois parler du gros temps (le Capitaine ayant bien vérifié sa météo), nous aurons alterné entre allures portantes dans la houle, au près serré et travers sur mer plate toutes voiles dehors. Nous aurons savouré un mouillage paisible et ravissant à l’entrée du canal et un autre, agité, à la sur le fleuve. Nous aurons passé une nuit en mer avec un brouillard à couper au couteau au réveil (pour ceux et celles qui dorment). Nous aurons vécu deux soirées avec des orages démentiels qui défilent autour de nous, nous offrant un magnifique spectacle d’éclair à 360°. Nous aurons eu un contrôle des autorités en pleine mer, la vedette de la Police Maritime nous accostant pour vérification des papiers. Et, nous aurons bien sûr pêché :  1 belle bonite dégustée en sashimi et 2 bars remontés par Jules en entrant dans la baie de New York, la grande classe.

























 
Pour conclure, cette belle histoire, sachez que Mowgli est passé sous le pont de Verrazano un samedi après-midi, longeant la côte Est de la baie de New York pour passer aux pieds de l’immeuble où se trouve la salle de Soccer de Jonathan. Son associé « JD » y avait organisé un déjeuner sur la terrasse et c’est donc par leurs grands saluts et leurs « Vivas » que nous avons été accueillis. Nous étions tous les cinq très émus, la Grande Pomme nous offrait un beau comité d’accueil. 



Et que oui, malgré toutes les épreuves et les aléas à affronter, depuis les tempêtes de novembre à La Rochelle nous empêchant de partir, aux fermetures des frontières en mars, au stress du COVID si terrible ici en avril, enfin nous y sommes!!! dans un New York hors du temps, un New York éprouvé mais pour autant authentique, car voulant faire éclater une fois de plus, envers et contre tout, sa forte capacité de résilience. 

C’est cette intensité qui nous saisit en arrivant ...et qui ne nous lâchera pas pendant les quinze jours à venir, les quinze jours du réveil de New York sous nos yeux. 





Chesapeake Bay

 
 






 Sur le Canal  

  






 


  Delaware River 






Manhattan en vue !!! pari gagné!!!